Créez, créez, …
Facile à dire …
La création est à l’honneur dans tous les domaines de notre vie. Même les politiciens se veulent créatifs (passons …).
Selon certains, il suffit de vouloir pour pouvoir.
Je vous avoue : ras-le-bol de ce discours.
- Pendant très longtemps, j’ai voulu mais pas pu (pour plein de bonnes raisons qui pourraient paraitre des excuses).
- Quand j’ai pu, j’ai pas réussi. J’ai abandonné un temps mais l’envie est restée.
- J’ai créé, avec plus ou moins de succès (plutôt moins) et alors est entrée en scène quelqu’un que je n’attendais pas vraiment (ou du moins pas dans une si grande présence).
Ma petite critique monstrueuse
Elle n’arrêtait pas de jacasser et de me dire que ce que je faisais (elle n’employait pas le mot « créer »), c’était carrément de la m***e.
Allez vous débarrasser de quelqu’un qui vous harcèle !!!
Je vous raconte la suite et comment j’ai cloué le bec de ma critiqueuse (et je m’en amuse car, n’imaginez pas que l’on se débarrasse de sa rabat-joie, de sa Ronchonchon comme cela. Elle surgit parfois là où on s’y attend le moins).
Solution 1
L’ignorer. Je ne m’attarderai pas sur cette non-solution : impossible d’ignorer la petite voix qui me donne des conseils.
Tu ferais mieux de repasser la tonne de linge qui est dans ta chambre.
Tu devrais faire les vitres plutôt que de jouer à l’artiste.
Tu te prends pour une artiste ? C’est raté, tu es nulle.
Tu perds ton temps et ton argent.
… (vous pouvez continuer d’égrainer les bons conseils de votre critiqueuse).
Solution 2
La dompter. Oui, vous avez bien lu : adopter votre critiqueuse.
Pas facile. Quelques trucs. D’abord donner lui un petit nom. Ma critiqueuse, je l’appelle Zaza. C’est plus facile pour lui parler. Car oui, pour la dompter, mieux vaut d’abord la reconnaitre et lui parler.
Je vous conseille d’être ok avec elle sur ces conseils.
Oui, je ferais mieux de repasser la tonne de linge qui est dans ma chambre.
Oui, je devrais faire les vitres plutôt que de jouer à l’artiste.
Oui, je perds mon temps et mon argent.
Non, je ne me prends pour une artiste ? Et oui, c’est raté, non, je ne suis pas nulle, j’apprends, je m’entraine. Grande différence. (Essayez de courir un marathon sans aucun entrainement, vous tiendrez 5 mn, 15 au plus).
Votre Zaza va commencer à se calmer mais elle va revenir au galop si vous ne faites pas attention. Cette solution est un début de solution mais elle est très précaire.
Solution 3 : le confrontation
Confronter votre Zaza aux artistes et au marché de l’art.
La première fois que j’ai montré carré blanc sur fond blanc à ma Zaza, elle m’a répondu que je ne m’améliorais pas et que j’étais en train, peut-être, de tomber dans la folie.
Alors là, j’ai rigolé, je me suis moquée de ma Zaza.
« Ma pauvre Zaza, ce tableau n’est pas de moi mais de Malevitch. Ce tableau s’est vendu à 60 millions de dollars. Alors, tu dis quoi ? »
Ma zaza a fait une syncope. Réanimation et tout le bazar.
Ensuite, je lui ai ensuite montré les tableaux de Cy Twombly et ceux de Joan Mitchell.
Là franchement, j’ai cru perdre ma Zaza. Elle ne s’est pas manifestée pendant un mois !
Du coup je suis allée vers elle et je l’ai apprivoisée. Je lui ai dit que parfois, oui, ce que je fais, ce n’est pas extra. Je le sais. Et là, on a commencé à rigoler, à se moquer l’une de l’autre.
Le secret
Ne vous prenez pas au sérieux.
Jouez (comme un enfant).
Essayez, bidouillez, testez, expérimenter.
Apprenez (seule ou dans une communauté).
Avez-vous une critiqueuse, une Ronchonchon, une rabat-joie, une Zaza ?
Comment la gérez-vous (ou pas) ?
N’hésitez pas à partager vos expériences dans les commentaires.